Saint-Martin-des-Puits L’église

MOYEN AGE [1]

Cette opération de fouille a été réalisée aux abords
de l’église de Saint-Martin-des-Puits. Situé en plein
cœur des Corbières, le monument est longé par
l’Orbieu à une dizaine de kilomètres en amont de
Lagrasse. Malgré sa discrétion extérieure, il recèle un
arc triomphal outrepassé, probablement d’époque
carolingienne, réemployant des colonnes et chapiteaux
de la période tardo-antique ou wisigothique. Le choeur
abrite une fresque du XIIe siècle découverte il y a une
quarantaine d’années. Le site a connu deux phases
majeures. D’abord du IXe siècle à la fin du XIe siècle, un
monastère occupe le lieu, puis, en 1093, l’abbaye de
Lagrasse le transforme en prieuré.

L’opération a été menée dans le cadre d’une mise
hors d’eau de l’église. Un réseau de drains, associé
à l’évacuation ou l’enfouissement dans le sous-sol
des eaux de pluie, a nécessité le creusement de
trois tranchées. Au sud de l’édifice, deux tranchées,
destinées à évacuer les eaux des toits et de la route,
n’ont pas eu un impact suffisant pour descendre sous
les niveaux contemporains. Au droit du mur pignon
ouest, une troisième tranchée a permis de découvrir la
continuité du mur gouttereau sud, percé d’une fenêtre.
Ce vestige prouve que la nef d’origine était plus longue
qu’aujourd’hui. Sa limite ouest n’a cependant pas pu
être mise au jour.

Par ailleurs, l’enfouissement du réseau électrique a
entraîné le décapage superficiel d’une bande longeant
le flanc nord de l’église. Les études antérieures
localisaient une chapelle latérale à cet endroit. La dérase
du mur ouest de cette chapelle a été retrouvée et une
porte, inconnue, a été mise au jour. La comparaison
faite avec la chapelle conservée au sud montre que
l’édifice présentait une symétrie avec cette dernière.
Le caractère superficiel de l’opération n’a pas permis
d’atteindre les couches archéologiques susceptibles
de préciser la datation de la construction des
éléments mis au jour. Quant aux couches associées
à leur destruction, elles ont été perturbées par des
travaux d’assainissement engagée par le service des
monuments historiques, vieux d’une quarantaine
d’années.

Néanmoins, l’observation du bâti permet d’établir
que les vestiges mis au jour ont subi de multiples
reprises, probablement majeures, antérieures au
raccourcissement de l’église.

Camille BROQUET
SARL ACTER


[1Notice extraite du Bilan Scientifique 2009 du Service Régional d’Archéologie de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Languedoc-Roussillon