Compte-rendu de la séance du 18 mars 2006

Communication de Solène Radot : Jean XXII et le diocèse d’Alet. Le renouveau du clergé bénédictin au XIVe siècle.

A partir de 1317, le souverain pontife - récemment élu - Jean XXII opère une vaste restructuration ecclésiastique du Midi de la France. Il instaure de nouveaux évêchés, dont Alet, en mars 1318, et de nouvelles collégiales, à l’image de Saint-Paul-de Fenouillet. Le diocèse d’Alet devient, durant le XIVe siècle, un véritable laboratoire permettant aux papes successifs de mener des réformes ecclésiastiques depuis Avignon et de promouvoir le clergé bénédictin qui connaît une sorte de renouveau.

Compte-rendu sommaire de la discussion :

Q : Quels changements note-t-on dans le diocèse ? R : Solène Radot précise que Barthélémy, le premier évêque d’Alet dont elle a spécialement étudié l’oeuvre, a fait agrandir l’église abbatiale qui devient cathédrale (nouveau chœur). Il s’est immiscé dans les affaires temporelles, s’appliquant à récupérer les territoires et les paroisses qui échappaient encore à son contrôle, afin d’augmenter la mense épiscopale et d’améliorer les revenus du diocèse. En revanche, il a restitué à leurs anciens propriétaires les biens spoliés par les précédents abbés. Partisan de l’ordre, il a veillé à ce que l’hérésie ne se rallume pas. Q : Les chanoines entrent-ils dans le siècle ? R : Non. Certes, ils aident l’évêque à gérer le diocèse, mais ils observent toujours la règle de la clôture. Q : Jean XXII n’a-t-il pas voulu mettre les bénédictins en concurrence avec les dominicains ? R : Non, pense Solène Radot, qui rappelle que l’ordre bénédictin est anciennement et solidement installé dans la région d’Alet. Les deux ordres remplissent des missions très différentes, on ne peut les opposer. L’intérêt tout particulier que le pape Jean XXII porte aux bénédictins semble dicté par son désir de voir le clergé revenir à l’Eglise primitive. (retour)

Communication de Michel Cau : Mahul et l’agriculture.

Après avoir évoqué Mahul l’historien puis, Mahul, l’homme politique, Michel Cau découvrit une facette peu connue du personnage : son intérêt pour l’agriculture. Alphonse Mahul géra lui-même ses vastes domaines du Cabardès, milita activement dans des sociétés d’agriculture, notamment celle de l’Aude, collabora à des revues agricoles pour lesquelles il rédigea des notices. Son action en faveur du reboisement en résineux des terres en friches fut particulièrement remarquée.

Compte-rendu sommaire de la discussion :

Q : Le poids des bêtes de boucherie n’est-il pas excessif ? R : Il est vrai que les races animales ont évolué depuis le milieu du XIX° siècle, répond Michel Cau ; les chiffres avancés sont des estimations fondées sur les données actuelles du Centre d’information des viandes. Q : Que sont devenus les biens de Mahul ? R : Ils ont été probablement vendus au XXe siècle. Des recherches restent à faire sur la famille de Mahul. Alphonse Mahul était seul héritier de ses parents, après le décès de ses sœurs Jeanne-Anne (1789-1847) et Louise-Catherine (1787-1808). A sa mort, en 1871, son épouse née Emma Elisabeth Déjean vit à Livourne en Italie. Elle est représentée pat Hyppolite Metge, notaire à Caudebronde, lors de l’inventaire après décès du 5 septembre 1871. Mahul laisse un fils, Charles-Louis, qui est dit « commis de consulat » à Paris, légataire universel et général de M. Jacques Alphonse.

Nota : On nous signale après la séance que dans le journal La Fraternité

  • N°249 du 9 septembre 1871 on lit : « il n’est issu aucun enfant de son mariage (celui de Mahul) avec une fille de l’illustre famille Déjean »
  • N°266 du 8 novembre 1871 : « M. Charles Mahul, premier commis au consulat d’Anvers et héritier de feu M. Alphonse Mahul, est décédé mercredi soir à Villardonnel des suites d’une longue et cruelle maladie. Le jeune homme n’était âgé que de 27 ans ». A.D. Aude 528 PER 5 (retour)