Castelnaudary
CASTELNAUDARY - PRAE Nicolas Appert, tranche 1 - Villelongue, Enclos et Aqueduc
NÉOLITHIQUE FINAL - AGE DU BRONZE/AGE DU FER - ANTIQUITÉ
Le diagnostic archéologique, effectué en 2008 par
T. Wibaut (Inrap) a mis en évidence de nombreuses
structures. Dans la zone Nord, ce sont essentiellement
des unités fossoyées et agraires, ainsi que 2 enclos
circulaires et un quadrangulaire. La zone Sud a livré
un aqueduc antique dont la possibilité d’avoir le point
de captage était à vérifier. La problématique était de
déterminer la nature exacte des vestiges et d’apporter
des précisions chronologiques. Comprendre l’évolution
de l’ensemble parcellaire, vérifier la possibilité
d’un ensemble funéraire et enfin comprendre le
fonctionnement de la structure hydraulique et mettre
en évidence les éventuels aménagements associés.
C’est la volonté d’aménagement de la part de la région
Languedoc-Roussillon d’un Parc Régional d’Activité
Economique sur une superficie d’environ 150 ha qui
a motivé un arrêté de prescription de diagnostic puis
de fouille de la part des services de l’Etat. La fouille de
2010 a été divisée en deux sites distincts Villelongue
Enclos et Villelongue Aqueduc.
- Le premier site présente une superficie de 4,2 ha
(Fig.1), il a fait l’objet d’une fouille de mai à juillet 2010
et a livré plus de 1000 structures. La phase d’étude
est actuellement en cours mais on peut néanmoins
discerner différentes occupations.
Un ensemble du Néolithique final vérazien est
représenté par une dizaine de fosses ainsi qu’une
portion de palissade. Elles ont livré du mobilier
céramique et un peu de lithique.
Ensuite, à la transition Bronze final/1er âge du Fer, se
met en place une occupation à vocation cultuelle et/ou
funéraire représentée par 2 enclos circulaires dont l’un
est continu, l’autre segmenté, d’une dizaine de mètres
de diamètre. Avec ces structures quelques fosses ont
livré, du matériel attribuable à cette même période.
Il semble qu’une occupation située à la transition entre
les deux âges du Fer puisse être proposée de part la
présence d’une fosse avec du mobilier du Ve s. avant
notre ère. L’étude devrait permettre de mettre en
évidence soit une réelle occupation ou un évènement
anecdotique.
A la période tardo-républicaine, ce sont de vastes enclos
de délimitation parcellaire qui se mettent en place. Ces
enclos sont associés à de nombreuses fosses et trous
de poteaux dont l’organisation est actuellement en
cours d’étude. Le mobilier recueillit est principalement céramique, campaniennes et communes, mais aussi
du mobilier métallique. A cette occupation nous
rattacherons un enclos quadrangulaire de 6 à 8 m de
côté qui nous incite à voir une pérennité de la vocation
cultuelle du lieu. Il est à noter le contournement par un
enclos de la période républicaine de l’un des enclos
circulaire, attestant de la visibilité de ce dernier. Au
haut-Empire ce met en place un système parcellaire
sur l’ensemble de la zone, associé à quelques fosses et
probablement structures de stockage de type grenier.
Enfin quelques éléments ont livré du mobilier moderne
entre les XVIe et XVIIIe s.
- Le second site fouillé entre mai et juin 2010 à livré
une structure d’adduction d’eau, reconnue sur 215 m
environ. Cette structure était connue par les travaux de
M. Passelac sous le nom de Bartissol. Le captage se
fait dans un point bas, c’est un puits circulaire surmonté
d’une maçonnerie de 2,10 m de côté. Des éléments
architecturaux en bois ont été retrouvés à l’intérieur.
Ces éléments montrent des traces de façonnage, et
semblent provenir d’un pan de cuvelage (l’étude est
actuellement en cours par Pierre-François Mille de l’INRAP), ils feront l’objet d’une dendrochronologie.
Le tracé de cet aqueduc, de petit gabarit se développe
du Sud-ouest vers le Nord-est. La fondation était
faite d’éléments calcaire gréseux liés par une argile
compactée. La canalisation étant elle-même recouverte
d’un béton de tuileau, de chaque côté, un pied droit a
été observé, celui-ci devait recueillir la couverture qui à
l’origine devait être en éléments calcaire, repris ensuite
(réfection ?) en demies-tégulis. Le parcours de cette
canalisation est sinueux et semble réagir aux courbes de
niveaux. Sa destination est un ensemble de bâtiments
à vocation agricole. Sur le tracé de la canalisation, deux
petites constructions quadrangulaires maçonnées
ont pu être fouillées. Elles sont contemporaines de
l’installation de la canalisation. Un aménagement ayant
détruit une partie de la canalisation a pu être observée,
situé entre les deux bassins reconnus, il pourrait soit
correspondre à la récupération des moellons équarris
d’un troisième élément, soit être le fait du hasard.
Christophe RANCHE
INRAP Méditerranée
Plan d’ensemble de la partie Enclos.
CASTELNAUDARY - Méric Sud
BRONZE FINAL - DEUXIÈME AGE DU FER
La plaine qui s’étend au sud de la ville de Castelnaudary
entre l’autoroute et l’agglomération, sera dans un
avenir proche couverte par une vaste zone d’activité.
Les différents diagnostics archéologiques entrepris
dans ce secteur, occupent une surface cumulée de
160 ha. Les résultats obtenus permettent de réfléchir à
grande échelle sur l’impact des activités humaines sur
les transformations du paysage depuis le Néolithique
jusqu’à la période actuelle.
Les observations effectuées lors du diagnostic de
310 286 m2 au lieu-dit « Méric-sud », si elles n’apportent
pas d’éléments nouveaux pour la connaissance du
terroir, complètent et alimentent cette réflexion. Les
vingt tranchées ouvertes ont révélé de très nombreux
fossés d’orientation et de taille variable. Les plus
anciens sont creusés à la fin du deuxième âge du Fer ;
ils témoignent de la mise en valeur précoce de cette
partie de la riche plaine du Lauragais. Au sud-ouest
du chantier, un épandage de céramiques de la fin de
l’âge du Bronze final atteste d’une fréquentation plus
ancienne des lieux.
- Le deuxième âge du Fer
L’occupation à cette période est attestée par plusieurs
tronçons d’un très probable chemin et quelques fossés. Ces structures avaient déjà été identifiées sur
le diagnostic proche de « Méric-Bricomarché » conduit
par Tanguy Wibaut au printemps 2010. Ils livrent en
quantité des fragments d’amphores italiques. Ce type
de matériel est également présent dans un niveau
d’épandage que nous avons rencontré dans de
nombreuses tranchées. Il témoigne d’une occupation
des lieux entre 125 et 30 av. n. ère. - Le Bronze final
Dans la tranchée 19, à proximité de la route
départementale 6, un épandage inorganisé de mobilier
a été fouillé sur environ 6 m2. le matériel est composé
essentiellement de céramiques, de quelques os de
faune et d’une concentration de charbons de bois. Ce
dépôt semble occuper la berge d’un vallon comblé
de limons gris argileux très organiques. Bien que
la matériel soit typologiquement peu significatif, la
présence de fonds plats et d’un bord caractéristique
permettent de dater le gisement de la fin de l’âge du
Bronze.
André RAUX
INRAP Méditerranée
CASTELNAUDARY - Vallon du Griffoul
DIACHRONIQUE
L’opération de diagnostic archéologique qui a eu lieu
à l’ouest de Castelnaudary au lieu dit « Le Vallon du
Griffoul » répond à un projet d’aménagement d’une
zone d’activité. Cette intervention concerne la tranche
2 du projet, soit une surface totale à diagnostiquer de
62 787 m².
Dans la moitié nord de l’emprise, le diagnostic a permis
de mettre en évidence une petite installation de la
préhistoire récente (Chalcolithique ou Bronze Ancien)
matérialisée par deux foyers à pierres chauffées et une
série de fosses ayant livré peu de mobilier mais qui
semblent tout de même en relation avec cette phase
d’occupation.
Par la suite, il semble qu’une occupation du Bronze
récent puisse être restituée à proximité immédiate de
notre emprise (au sommet du vallon à l’ouest ?), comme
en témoigne le mobilier céramique de type Mailhacien
récolté dans les colluvions d’un paléotalweg situé
également dans la partie nord de l’emprise.
La période antique est également représentée par
des vestiges épars et modestes. On recense trois ou
quatre fossés, vraisemblablement en relation avec du
parcellaire, quelques fosses très arasées et un gros
silo qui semble être le seul témoin conservé attestant
de la présence d’une ferme indigène. Il est possible
que d’autre vestiges antiques se développent hors
emprise à l’ouest (future tranche 3). Ce silo a livré un
important lot de mobilier daté, comme le reste des
vestiges antiques, de la seconde moitié du IIe s. av.
n. è. Cette occupation, circonscrite à un demi-siècle,
correspond au développement de l’oppidum du Pech
à Sostomagus (Castelnaudary).
Après cette période, aucun autre vestige antique
n’est attesté. Ce hiatus qui perdure jusqu’à la
période médiévale n’est pas surprenant puisqu’il
correspond au déclin de l’oppidum de Sostomagus
en concurrence avec les agglomérations proches de
Fines et d’Eburomagus qui prennent de l’ampleur dès
le Ier s. av. n. è.
Au nord-est du secteur expertisé, en bordure
d’emprise, deux petites fosses attribuables à la période
médiévale pourraient correspondre aux marges d’un
établissement situé hors emprise sous les habitations
actuelles. Le mobilier exhumé semble témoigner d’une
petite activité artisanale.
Guilhem SANCHEZ
INRAP Méditerranée
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