Camps-sur-Agly Le Boulignol

HAUT MOYEN AGE [1]

Déclenchées suite à la découverte fortuite de
plusieurs objets de parure du haut Moyen Age, les
deux campagnes de sondages réalisées en 2006 et
2009, ont permis de mettre en évidence la présence
de trois inhumations. Elles sont situées à la pointe
ouest de la parcelle concernée, au niveau de la rupture
de la pente qui marque la naissance du plateau
sur lequel se trouvent les inhumations. Une seule
d’entres elles a fait l’objet d’une fouille. Délimitée
par un affleurement rocheux, le corps a été déposé
dans une fosse au profil hémicirculaire qui entame le
substrat sur une profondeur d’environ 10 centimètres
maximum et qui ne présente, dans la partie observée,
aucun aménagement. Le creusement présente un
fort pendage d’est en ouest. Ainsi, alors que le crâne
repose à environ dix centimètres de profondeur, les
jambes affleurent sous le couvert végétal.

La partie supérieure du squelette a été en grande
partie détruite au décapage. Les restes osseux
correspondent à un sujet adulte déposé sur le dos
avec la tête à l’ouest. Le membre supérieur droit est en
extension contre l’affleurement rocheux qui borde la
sépulture au sud. Les membres inférieurs reposent en
extension dans l’axe longitudinal du corps, les pieds
légèrement éversés. La destruction d’une grande
partie du corps ne permet pas de se prononcer sur le
mode de dépôt et de décomposition du corps.
L’arasement général du secteur ne permet pas de
savoir si ces tombes correspondent à une occupation
limitée du secteur ou bien si elles sont les vestiges d’une
plus vaste nécropole dont les autres composantes
auraient été détruites par la mise en terrasse de la
parcelle au cours de la première moitié du vingtième
siècle. Cependant, la majeur partie des objets ayant
été déterrée en différents points du plateau, il paraît
évident qu’un ensemble funéraire ou que tout du moins
quelques tombes supplémentaires se trouvaient sur le
reste de parcelle. De plus, si l’on tient compte de la
localisation des tombes, cantonnées à la pointe ouest,
dans la partie la moins propice à la mise en culture
en raison de l’affleurement du socle rocheux, il est
légitime d’envisager la présence d’autres inhumations,
occultées par les travaux récents.

Reste la question de l’implantation d’une nécropole
isolée à première vue de tous vestiges contemporains.
Rien dans le paysage ou à la surface du sol actuel ne
laisse penser que le secteur ait été fréquenté durant
l’Antiquité ou le haut Moyen Age. Les premiers vestiges
connus se trouvent dans le village actuel et remontent
à la période médiévale. Un léger balayage des terrains
environnants confirme l’absence d’éventuelles traces
d’occupation, aucune anomalie dans le paysage
n’ayant été remarquée et aucun artefact tel que des
fragments de céramiques n’a pu être collecté. Elle
pourrait trouver une justification dans la présence
d’un ancien chemin qui passe au pied de la parcelle
et qui pourrait correspondre à l’ancienne route reliant
le village de Camps aux chemins des crêtes qui
permettent de gagner le littoral et l’Espagne.

Jérôme HERNANDEZ,
Olivier GINOUVEZ
INRAP Méditerranée


[1Notice extraite du Bilan Scientifique 2009 du Service Régional d’Archéologie de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Languedoc-Roussillon