Bulletin de 2021 - Tome CXXI

TABLE DES MATIERES

LA VIE DE LA SOCIETE

  • Présentation de la Société
  • La vie de la Société
  • Conseil d’administration

ARTICLES

  • Archéologie
  • Toledo i Mur Assumpció, Kortaba Jérôme, Donat Richard, Forest Vianney, Melmoux Pierre-Yves : La nécropole rurale antique des Condomines à Trèbes (Aude) [1], [2], [3]
  • Portal-Cabanel Marie-Laure, Tréton Rodrigue : Le château et les seigneurs de Tournebouix en Razès et le projet de restauration de l’église Saint-Nicolas [4]
  • Histoire
  • Mazet Olivier : Seigneurs et seigneuries du Val-de-Dagne au XIIe siècle [5]
  • Neibecker François  : Le meurtre de Louis Cals : une affaire criminelle dans la Montagne noire au XVIIIe siècle  [6]
  • Langlais Guy : L’essor éphémère des usines et de l’éclairage au gaz acétylène fin XIXe – début XXe siècle : implantations dans l’Aude  [7]
  • Langlois Gauthier : Henry Cros, écrivain régionaliste audois, journaliste maurassien nivernais et son recueil Le Lutrin de Cucugnan (1921)  [8]
  • Activités du groupe botanique
  • Barreau Dominique : Groupe botanique : Compte rendu d’activité pour l’année 2019

NOTES

  • Notes d’archéologie
  • Langlois Gauthier : Une urne cinéraire romaine provenant de Narbonne ?
  • Favennec Benoît : Notes sur les découvertes de terrain 2021 sur le site de La Cravieros à Fanjeaux
  • Notes d’emblématique
  • Langlois Gauthier : Matrices de sceaux du Moyen Âge conservées au Musée et aux Archives de Narbonne
  • Lépineux Raphaël  : Les armoiries de la commune de Soulatgé, patrie de l’historien Bernard de Montfaucon
  • Notes de numismatique
  • Richard-Ralite Jean-Claude, Aymé Régis, Rancoule Guy, Gentric Gisèle : Un dépôt de monnaies gauloises « à la croix » provenant de Comigne (Aude)
  • Cau Michel : Deux médailles de Bernard de Montfaucon
  • Cau Michel : Une médaille décernée à la demoiselle Jahouvey, institutrice de Limoux
  • Notes de lectures
  • Langlois Gauthier : Dictionnaire toponymique de l’Ariège. Noms de communes lieux-dits, rivières et pays, par Patrice Poujade

ANNEXES

  • Comptes-rendus des séances mensuelles
  • Bulletin de demande d’adhésion
  • Publications de la SESA

[1Le diagnostic archéologique réalisé au lieu-dit Les Condomines, à Trèbes, a mis au jour une nécropole à incinération de la moitié du Ier siècle de notre ère, accueillant des enfants. Elle est située près d’une voie et aux confins d’un riche domaine agricole. L’installation de ce dernier, dont nous ignorons la localisation des habitations, se serait mis en place au cours du Ier siècle avant notre ère.

[2The roman rural necropolis of Condomines, Trèbes.
The archaeological diagnosis carried out at a place called Les Condomines, in Trèbes, brought to light a cremation necropolis from the middle of the 1st century AD, composed of children’s graves. It is located near a road and on the borders of a rich agricultural domain. The installation of the agricultural domain, of which we do not know the location of the dwellings, would have been set up during the 1st century BC.

[3La necrópolis rural romana de Condomines, Trèbes.
El diagnóstico arqueológico realizado en el lugar Les Condomines, en el municipio de Trèbes, descubrió une necrópolis de incineración de la primera mitad del siglo I de nuestra era, que reunía sepulturas infantiles. El cementerio se sitúa cerca de una vía y en el confín de una rica explotación agrícola. La fundación de la explotación agrícola, de la cual desconocemos la localización de las habitaciones, se habría producido en el transcurso del siglo I de nuestra era.

[4Sentinelle du pays de Razès édifiée aux confins du pays de Quercorb, le château de Tournebouix a joué un rôle important au temps des vicomtes Trencavel. Résidence d’un lignage aristocratique éponyme vassal des seigneurs d’Alaigne vicomtes de Razès, il perd son intérêt stratégique après la croisade contre les Albigeois et l’intégration des territoires conquis au domaine royal des Capétiens. Fractionné en plusieurs fiefs tenus en hommage pour le roi de France, la seigneurie de Tournebouix connaît dès lors une histoire chaotique dont témoigne la longue et édifiante liste des seigneurs qui s’y sont succédé jusqu’aux guerres de religion.
Fondée en 2016 dans le but de restaurer l’église Saint-Nicolas de Tournebouix, l’association Terre de passage porte plusieurs projets patrimoniaux originaux visant à sauvegarder cet ancien sanctuaire roman avec la volonté affirmée d’en faire un espace de culture et de partage.

[5L’abondance des archives conservées de l’abbaye de Lagrasse et de la commanderie templière de Douzens permettent un recensement assez complet des seigneurs du Val de Dagne, microrégion du diocèse de Carcassonne et des Corbières, ainsi que de leurs seigneuries, au XIIe siècle. D’autre part, ce même siècle voit la création du castrum de Montlaur, dont nous analysons les conséquences en termes de dynamique de peuplement, notamment la polarisation de l’habitat et la disparition progressive des localités à l’entour.

[6Un beau jour de printemps de l’année 1753, le cadavre d’un jeune homme sauvagement assassiné est trouvé dans un ruisseau près du petit village de Fontiers-Cabardès, dans la Montagne noire. L’enquête du lieutenant criminel de Carcassonne, comme la rumeur villageoise, accusent bientôt deux jeunes gens du village qui sont jetés en prison. Une histoire de rivalité et de violence entre jeunes, dans laquelle se mêlent l’amitié et la haine, sur fond de désirs inassouvis et de soirées trop arrosées. L’histoire de deux jeunes montagnards audois accusés de meurtre qui jouent leur destin en quelques mois, parfois en quelques phrases lors des interrogatoires, face à la justice royale. Une histoire romanesque fertile en rebondissements, mais qui apporte aussi un éclairage inédit sur la vie villageoise, la justice et les prisons dans l’Aude au XVIIIe siècle.

[7À la fin du XIXe siècle, de nombreuses communes de l’Aude sont toujours démunies d’éclairage ou possèdent un éclairage insuffisant. Certaines sont éclairées une partie de la nuit ou de l’année suivant le budget dont elles disposent. L’éclairage assuré le plus souvent au moyen de réverbères à huile ou à pétrole donne une lumière blafarde.
Les élus de plusieurs communes du département de l’Aude souhaitent mieux éclairer les rues à la fois pour améliorer la sécurité pendant la nuit, et pour apporter la modernité à leurs administrés. Grâce à l’invention du procédé industriel de fabrication du carbure, il est possible désormais de produire le gaz acétylène à bon marché dans de petites usines simples à opérer installées dans les communes. La lumière produite par la combustion du gaz acétylène est vive et blanche. L’éclairage au gaz acétylène remplace l’éclairage au pétrole ou à l’huile. Ces communes n’ont pas les ressources suffisantes pour installer l’éclairage au gaz de houille ou électrique.
L’éclairage au gaz acétylène est méconnu, son essor est éphémère particulièrement dans l’Aude en raison des progrès réalisés dans ce département dans la production et la distribution de l’hydroélectricité. La lumière électrique remplace l’éclairage public au gaz progressivement au début du XXe siècle ; dans le même temps, la production d’acétylène connaît un formidable développement dans l’industrie chimique et pour le soudage des métaux.

[8Qui ne connaît pas le Sermon du curé de Cucugnan ? Cette histoire, recueillie dans les
Corbières par le poète Auguste Blanchot de Brenas en 1858, adaptée en provençal par
Roumanille en 1866, est devenue grâce à Alphonse Daudet un classique de la littérature
mondiale1. Sa popularité est à l’origine de nombreuses traductions et adaptations, mais
aussi de nombreux textes formant une suite de l’histoire ou s’en inspirant. Si certaines de
ces « cucugnâneries » ont connu un certain succès, d’autres sont complètement oubliées.
Il en est ainsi du Lutrin de Cucugnan, retrouvé par hasard chez un bouquiniste toulousain
par Charles Peytavie. Cette œuvre mérite cependant mieux que l’oubli, ne serait-ce que
pour sa contribution à l’histoire littéraire mais aussi pour son intérêt ethnographique et historique. Quant à l’auteur, son parcours nous éclaire sur les motivations qui ont conduit des
défenseurs de la culture occitane à s’engager à l’extrême droite.