Notes
[1] Les milieux rupestres de la montagne audoise pyrénéenne reflètent une grande variété
de conditions écologiques. En particulier, les calcaires y sont bien représentés avec des
gorges profondes, des aiguilles, des parois escarpées. Il s’agit d’un terrain d’étude très
vaste, encore presque inconnu. Dans cet article sont décrites de façon non exhaustive, les
communautés lichéniques qui colonisent les parois calcaires ombragées au-dessus de
Quillan dans le bassin-versant de l’Aude, au-dessus de Puivert et de Rivel dans le bassin versant de l’Hers.
Mots-clés : lichénologie, lichens saxicoles calcicoles, parois calcaires, écologie, Pyrénées audoises, vallée de l’Aude, vallée de l’Hers.
[2] Le petit massif de la Malepère est remarquable par sa biodiversité. L’Inventaire des macro-espèces de Gastéropodes (escargots et limaces) qu’on peut y observer le démontre une fois de plus. La répartition et les caractéristiques de quelques espèces complètent cette
présentation.
Mots-clés : Gastéropodes, Malepère.
[3] Cet article propose de reprendre l’étude de tombes gallo-romaines de la villa de l’Estrade trop sommairement présentées entre 1966 et 1968 et de publier plusieurs autres tombes inédites. L’examen de la documentation de fouille et l’étude complète du mobilier
permet d’améliorer notre connaissance des pratiques funéraires observées sur ce site rural. La localisation de deux tombes proches de la villa est réinterprétée comme située
dans un enclos funéraire. La description précise de la tombe du point 12 nous éclaire sur
les rites observés : repas près du bûcher, mutilation et position des objets témoignant du
rite de passage contraria facere. Deux principales catégories sont distinguées : bûchers
en fosse et structures secondaires. Certaines tombes sont alignées en bordure d’un cardo
cadastral, sans doute à la limite nord du domaine. Au Bas-Empire, les inhumations se
concentrent autour du carrefour entre ce cardo et le chemin de l’Estrade. Enfn une inhumation d’enfant d’âge périnatal a été retrouvée plus près de la villa. Ainsi, la surveillance
des vastes décapages effectués pour l’extraction de graviers a produit de nombreuses
données sur les lieux de sépultures liés à ce domaine, sans toutefois donner une image
complète de ce dispositif, dans le temps et dans l’espace.
Mots-clés : période gallo-romaine, villa, pratiques funéraires, crémation, inhumation,
enclos, bûcher.
[4] La fouille programmée effectuée en 2014 sur le talus occidental de la Cité de Carcassonne,
près de la porte d’Aude, a fourni sur environ 70 m² une grande densité de structures
médiévales. Un bâti très dense mais très arasé est apparu : un premier bâtiment quadrangulaire est perceptible, vestiges d’habitation, compte tenu de la présence d’un foyer et de
la nature du mobilier qui y a été recueilli, majoritairement céramique. Cependant, l’un des murs, épais de 1,25m, pourrait avoir eu une fonction défensive. Le drainage des espaces
est omniprésent. L’étude de la céramique montre une majorité de céramique médiévale,
qui se situe chronologiquement entre l’abondante collection bien datée de Cabaret (fin XIIe-début XIIIe s.) et celle de Valsiguier-Montolieu (fin XIIIe-début XIVe s.), donc au milieu
du XIIIe s., ce qui pourrait correspondre à la dernière occupation de ce talus, attestée par
les textes entre 1247 et 1255/60, « entre la Cité et l’Aude ». Ce site présente donc un intérêt
majeur pour l’histoire des fortifications de Carcassonne et de son évolution urbaine. C’est
à ce jour la seule « fenêtre » que nous possédions sur les quartiers situés sur la rive droite
de l’Aude, avant la destruction des bourgs dans l’hiver 1240-1241. Mais cette fouille a aussi
fourni quelques indices sur les îlots du premier bourg, construit à partir de 1247, avant son
déplacement définitif sur la rive gauche en 1260. Ces résultats sont donc vraiment intéressants pour la connaissance de l’évolution urbaine au Moyen Âge dans le sud de la France.
Mots-clés : Aude, Carcassonne, Cité de Carcassonne, Moyen Âge céramique médiévale,
fortifications, urbanisme médiéval, habitat médiéval, XIIIe siècle.
[5] Il a été établi dans un article précédent, sur les exemples de Carcassonne, Lodève et Elne,
en analysant non pas les noms mais la structure de la Divisio Wambæ, et avec l’appui de
chartes d’époque carolingienne, que ce texte dérivait bien d’un document décrivant les
limites entre diocèses wisigoths. En étendant les principes de cette analyse à d’autres
points de la Divisio Wambæ, cette étude propose de revenir sur les limites du territoire
de la métropole de Narbonne avant le VIIIe s. et de les compléter en précisant celles de
Lodève et Béziers. Il ressort en outre que des subdivisions de ces diocèses semblent elles
aussi déterminées par des itinéraires. Des indices concordants permettent de formuler
une hypothèse quant à leur ancienneté.
Mots-clés : Divisio Wambæ, Narbonne, Béziers, Lodève, cité antique, diocèse, pagus,
Wisigoths, limite, chemin.
[6] Plusieurs témoins interrogés par les enquêteurs de saint Louis en 1260 mentionnent la
Roca de Buc comme l’un des principaux lieux d’affrontement et de répression des faidits
insurgés lors de l’expédition de l’ost royal à travers la sénéchaussée de Carcassonne à
l’automne 1240. Depuis la première édition des enquêtes royales à la fin du XIXe siècle,
les historiens ayant évoqué cet évènement ont, pour la plupart, admis que la Roca de Buc
correspondait à la localité de Buc près de Limoux. Cependant, un examen plus approfondi
de la question nous incite à revenir sur cette interprétation et à proposer d’identifier la
Roca de Buc comme étant une fortification médiévale méconnue située sur la commune
de Saint-Paul-de-Fenouillet (Pyrénées-Orientales).
Mots-clés : château, croisade contre les Albigeois, enquêtes royales, faidits, Jean de
Beaumont, ost, roca, Saint Louis, sénéchaussée de Carcassonne, Trencavel, Saint-Paul-de-Fenouillet.
[7] Dans la première moitié du XIIIe siècle, les frères Aban, issus d’une branche cadette de
seigneurs châtelains des Corbières, ne pouvaient espérer une place honorable dans la
société grâce à leur seul héritage. C’est pourquoi la croisade des Albigeois constitue pour
eux une opportunité d’ascension sociale. Alors que la majorité des chevaliers occitans
s’engage dans une résistance contre l’Église catholique et le roi de France, Raimond,
Guilhem et Bérenger Aban font un choix politique et religieux très différent. Ils s’engagent
au service du roi et participent à toutes les opérations militaires menées contre les rebelles
et les cathares : les sièges de Cordes (1227) et Toulouse (1228), la guerre vicomtale (1240),
le siège de Montségur (1243-1244), la prise de Quéribus (1255). Leur engagement indéfectible aux côtés du roi en Languedoc et en Terre Sainte leur attire l’hostilité de faidits tels
que le farouche Chabert de Barbaira ; mais aussi, à l’opposé, l’amitié du valeureux Olivier
de Termes. Leur fidélité au roi leur vaut l’attribution de seigneuries dans les Corbières et
leur accession au rang de barons de la sénéchaussée aux côtés des Lévis ou des Voisins.
Ils sont les fondateurs d’une dynastie qui se maintient à la tête de plusieurs seigneuries
des Corbières jusqu’au XVIIIe siècle. Leur parcours est représentatif de ces occitans qui
participent, par opportunisme ou sincérité, à l’affirmation de la monarchie française au
cours des XIIIe et XIVe siècles.
Mots-clés : Aban, Barbaira, chevalier, Corbières, Croisade des Albigeois, Navarre, Olivier
de Termes, Philippe-le-Bel, Quéribus, Roquenégade, saint Louis, Terre-Sainte, Tunis, Val-de-Dagne.
[8] L’abbaye de Villelongue a été édifiée à partir du XIIe siècle à l’écart des grands axes,
en bordure de la rivière Vernassonne (commune de Saint-Martin-le-Vieil). Ce monastère
cistercien traverse les siècles pour parvenir jusqu’à nous en partie ruiné, notamment son
église abbatiale et son cloître. Il est entouré d’une enceinte de 250 m de développement
délimitant un périmètre d’environ 6400 m². Elle aurait été construite dans la seconde moitié
du XIVe siècle, période durant laquelle nombre de lieux sans défense sont contraints de
se protéger contre les bandes de routiers qui parcourent les campagnes (guerre de Cent
Ans). Partiellement dérasé ou jamais achevé, ce mur est surhaussé durant les guerres de
Religion (seconde moitié du XVIe siècle), époque à laquelle il est grandement endommagé
par une ou plusieurs attaques qui nécessiteront des confortations. Enfin quelques travaux
ultérieurs modifieront une partie de son tracé durant les XVIIe et XVIIIe siècles, tout en
créant un nouvel accès côté sud (portail POR1).
Mots clés : abbaye fortifiée, enceinte, guerre de Cent Ans, guerres de Religion, canon.
[9] La maison Sibra, située rue Foy à Lagrasse, conserve au premier étage un plafond à
caissons porteur d’un décor peint du début du XVIe siècle. Méconnu du grand public car
inaccessible, il est à ce jour l’un des derniers témoins de l’art des plafonds peints pour la
période médiévale en Languedoc. La maison et son plafond ont été étudiés dans le cadre
d’un mémoire de Master 2 à l’Université Paul-Valéry de Montpellier et le présent article
vise à présenter pour la première fois une analyse de la charpente à caissons (structure
dont il ne nous reste que peu d’exemples) et de son décor peint.
Mots-clés : Lagrasse, Sibra, maison médiévale, plafond à caissons, plafond peint, charpenterie, Moyen Âge, décor peint, portraits, armoiries, marques de marchands.
[10] Pour s’exonérer des importations coûteuses de laines fines d’Espagne au XVIIIe siècle, la
France décide d’encourager l’élevage de la race ovine mérinos sur son sol. Est présentée
ici la part prise par le département de l’Aude dans la mise en application de cette politique.
Pour cela, sont décrites les formes que revêt la mérinisation du troupeau ovin audois, ainsi
que les acteurs qui l’exécutent, tout en replaçant le phénomène socio-économique dans
l’histoire locale.
Mots-clés : Laine, mérinos, industrie drapière
[11] Un système d’irrigation agricole, créé au début du XIXe siècle par le propriétaire du château de Serviès-en-Val, est l’objet en 1848 d’une demande de modification au profit de
petits propriétaires de Rieux-en-Val. Le résultat des travaux, achevés vers 1885, fonctionne toujours.
Mots-Clés : Irrigation, Val de Dagne, Sou, Rieux-en-Val, Serviès-en-Val, Monarchie de
Juillet, Second Empire.
[12] En 1840, un marchand droguiste originaire de Barbaira, François Marty (1799-1856), se
lance dans le négoce international du blé. Il affrète ses premiers navires au port de La
Nouvelle et s’associe avec l’un de ses beaux-fils, Hippolyte Parazols (1817-1896). En 1855,
les vertus anticryptogamiques du soufre étant établies, Hippolyte Parazols construit dans
le port audois une usine destinée à raffiner le soufre brut importé de Sicile. Les substantiels profits sont convertis en propriétés foncières et immobilières à Narbonne, dans
les Pyrénées-Orientales et dans l’Hérault. Hippolyte Parazols laissera à ses enfants un
patrimoine évalué à 2,6 millions de francs or, mais ces derniers n’ont pas hérité du même
esprit innovant. L’essentiel des affaires industrielles échoit à l’un de ses fils, Paul Parazols
(1852-1921), lequel cède en 1905 le contrôle de la raffinerie de soufre Marty-et-Parazols
à Prosper Capelle (1865-1945). Cette entreprise affiche un dynamisme certain jusqu’aux
années 1970 mais, désormais, la parentèle Parazols se contente d’en percevoir des dividendes. Les autres branches de la famille ne surent pas davantage faire fructifer les
différents domaines viticoles. Enfin, la gestion du canal du Lez, dont les Parazols seront
propriétaires jusqu’en 1950, donnera lieu à de nombreuses controverses avec la Ville de
Montpellier.
Mots-clés : industrie, commerce, négoce, navigation, viticulture, soufre, économie
[13] En dehors du linéaire côtier de la Manche, de l’Atlantique et de la Méditerranée, la végétation halophile intérieure se cantonne en France essentiellement dans les salines de Lorraine et d’Auvergne. Pourtant notre département de l’Aude possède un tel site, à la source de la Sals (parfois aussi écrit « Salz » ; « hautes Corbières occidentales »), resté très peu connu sur le plan phytosociologique ; c’est pour cette raison que son étude a été proposée pour la sortie phytosociologique annuelle du groupe botanique de la Sesa.