Notes
[1] L’étude des rosiers nous amène forcement vers un système complexe, dans lequel le concept d’espèce touche ses limites, se diluant dans un ensemble d’entités hybridogènes peu différenciées, dont la détermination nécessite une étude anatomique minutieuse qui trouve une résonance dans les acquis de la génétique. Le massif de la Malepère a offert un terrain idéal pour esquisser un premier portrait de nos rosiers sauvages.
[2] Relativement méconnu jusqu’à la fin du XXe siècle, le Desman des Pyrénées a fait l’objet, à partir de 2011, d’un plan national d’actions. Depuis 2014, il fait l’objet d’un programme européen intitulé LIFE + Desman des Pyrénées. Ces deux programmes ont permis d’accroitre considérablement les connaissances sur sa répartition dans les Pyrénées française, mais aussi sur son écologie et son comportement en milieu naturel. Il s’agit dans cet article de faire un bilan des dernières connaissances acquises dans le département de l’Aude
[3] Le site de Gourgaud a été repéré lors du creusement d’une tranchée de réseau en bordure de la route départementale 6113. L’analyse des données recueillies atteste la présence à cet emplacement d’un fort bâtiment dès le Haut Empire. La localisation de ces vestiges a été mise en perspective avec le site voisin du Môle, connu de longue date. Les deux occupations sont situées immédiatement en bordure du tracé de la voie d’Aquitaine au franchissement d’un cours d’eau par cet axe. Ainsi peut-on interpréter ces vestiges comme ceux de l’une des nombreuses stations établies sur cette voie au service de ses utilisateurs.
[4] La connaissance des carrières de marbre sur le territoire de Caunes-Minervois s’est enrichie de nouvelles découvertes à l’occasion du débroussaillement des carrières et du traçage d’un parcours de découverte réalisés par l’association des Marbrières de Caunes sur un des secteurs de l’affleurement de marbre au nord de Caunes : la partie Est du plateau des Terralbes. Grâce à ce travail, des carrières anciennes ont été redécouvertes. Un matériel archéologique important a été aussi révélé : fronts de taille, bâtis, outils, traces et inscriptions qui nous parlent des types, modes et stratégies d’exploitation qu’ont utilisés les carriers. Ce fonds constamment enrichi par des donations privées (outils, écrits personnels, photos qui témoignent du travail des carriers et de leurs conditions de vie) est désormais conservé et accessible à l’écomusée « Marbre et Terroir ».
[5] Dans le cadre de la consolidation des vestiges d’une tour et d’une arase d’enceinte de la Ville Basse de Carcassonne près du chevet de la cathédrale Saint-Michel, le Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine a demandé la réalisation d’une étude archéologique préalable. Dans ce but, un nettoyage des maçonneries, des relevés et un examen du bâti ont été réalisés en mars 2014 avant intervention des ouvriers. Cette opération aura permis d’approcher les seuls témoins médiévaux visibles de l’enceinte de la Ville Basse élevée à partir de 1356 et vraisemblablement maintes fois réparée durant la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion. Elle a révélé que les restes de la tour sont attribuables à la seconde moitié du XIVe siècle et que le mur sud de l’église Saint-Michel faisait autrefois partie intégrante de l’enceinte urbaine.
[6] Cet article envisage les circonstances politiques ayant précédé et concouru à la négociation du traité de Corbeil-Barcelone, pacte diplomatique destiné à solutionner le conflit de souveraineté territoriale sur les pays de Languedoc et de Catalogne qui, à la suite de la Croisade contre les Albigeois, opposa deux grands monarques du XIIIe siècle, Jacques Ier d’Aragon et Saint Louis. L’étude de documents inédits ou méconnus conservés pour l’essentiel dans les archives audoises, roussillonnaises et catalanes apporte un éclairage circonstancié sur les enjeux territoriaux et les stratégies de gouvernement qui, entre féodalité et prémices de la modernité, ont entouré cet évènement politique qui devait profondément marquer l’histoire de ces territoires jusqu’à la fixation de la frontière franco-espagnole actuelle entérinée par le traité des Pyrénées en 1659. Le propos se focalise volontairement sur la situation particulière de la vicomté de Fenouillèdes qui, sous le commandement du faidit Xatbert de Barbaira, s’avère avoir été le dernier foyer languedocien de résistance à l’Église et au roi de France après la chute du château de Montségur.
[7] Une crue catastrophique en 1316, selon la date retenue jusqu’ici, provoque un changement de lit de l’Aude. Le fleuve va droit devant lui, menace de ne plus couler vers Narbonne alors au faîte de sa prospérité médiévale. Le rétablissement du lit « naturel » du fleuve s’avère impossible. Seule alternative : édifier un ouvrage (une chaussée ou paissière) pour détourner une partie des eaux. Etabli d’abord au point de rupture de l’Aude, il doit être déplacé en amont, associé au creusement d’un canal (une robine), ce qui n’empêchera pas sa destruction périodique et entraînera des charges financières considérables. Rarement un évènement naturel a eu des effets à court et à long terme aussi profonds et révélé de manière aussi éclairante les mutations de la société, les rapports de pouvoirs et la mise en place de la fiscalité
[8] Dans le premier tiers du XIVe siècle un notable de Lagrasse décore le plafond de sa maison dans un style à la mode, mêlant influences françaises et hispano-mauresques. De ce décor subsiste une grande planche, peinte d’une alternance d’écus et de rosaces ou rouelles inscrits dans des entrelacs géométriques. Les écus figurent le réseau social du propriétaire. On y retrouve les armoiries d’hommes influents de la région : le pape Jean XXII (Jacques Duèze), un parent de l’archevêque de Narbonne Bernard de Fargues et le sénéchal Bertrand de Roquenégade. Ce décor est un témoignage sur l’influence de l’art mudéjar en terre audoise, sur le mode de vie des élites aristocratiques occitanes, sur le dynamisme artistique et économique de la ville de Lagrasse et de la région peu avant la Guerre de Cent Ans.
[9] La mise en place de la monoculture de la vigne a donné lieu à un important mouvement migratoire dans l’ensemble du bas-Languedoc et dans l’Aude en particulier. L’objet du présent article est d’analyser les aspects tant qualitatifs que quantitatifs de cette migration en se focalisant sur la commune de Montséret. L’analyse des déplacements de plusieurs familles ayant fait souche dans cette commune permet de décrypter la complexité de ce mouvement migratoire. Si les grands domaines offrent en permanence de l’emploi à de nouveaux migrants, l’implantation définitive des « montanhols » dans le bas pays viticole résulte d’acquisitions dans le bourg au terme de multiples déménagements dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres. La migration des artisans attirés par la prospérité viticole obéit à une logique différente : ils s’établissent directement dans les bourgs et les alliances matrimoniales jouent un rôle majeur dans leur implantation.
[10] Les hommes qui, au XIXe siècle, ont joué un rôle important dans les progrès de l’agriculture audoise sont nombreux. Dans mes précédentes communications, j’en ai présenté quelques-uns. Ils ont en commun d’être membres de la Société d’agriculture de l’Aude, fondée en 1820. Aujourd’hui c’est, un médecin riche propriétaire foncier, Louis de Martin que je vais ajouter à cette longue liste d’agromanes. Ses origines familiales, décrites dans une première partie, sont essentielles pour découvrir sa personnalité. Ses travaux sont ensuite présentés en distinguant le lieu de leur mise en œuvre, le domaine de Montrabech à Lézignan, de leur contenu, essentiellement en rapport avec la viticulture.
[11] Georges Brissaud-Desmaillet apparaît en bon rang dans les archives militaires en raison de la brillante carrière qu’il réalisa au cours de la guerre de 1914-1918. Or, des archives privées réunies par sa famille permettent d’appréhender la personnalité de ce général de division, qui commanda divers corps de troupe réputés pour leur comportement au feu.
[12] En Languedoc, le XXe siècle est traversé par d’importantes révoltes viticoles suscitées par la mévente du vin, en particulier en 1907 et dans les années 1960 et 1970. L’accent est mis sur la dimension régionale des mouvements, sa nature et son influence. La langue et l’histoire constituent des vecteurs marquants et pérennes de la revendication, qui n’est donc pas uniquement économique et sociale. Les années 1970 correspondent à une rupture avec l’unanimisme qui avait prévalu. L’importance du courant occitaniste, la radicalisation de l’action et la « guerre du vin » sont le fruit d’un régionalisme porté par l’après 1968 et de la crise provoquée par l’entrée du vin dans le marché commun.