Notes
[1] Il ne s’agit pas ici de délimiter la multitude de microclimats qui existent dans l’Aude mais de porter
le regard sur les mécanismes qui régissent le climat de notre département.
L’influence du relief -et l’effet de foehn qu’il engendre- explique autant que le balancement saisonnier des pressions, l’aridité estivale des plaines méditerranéennes, par vent de Cers. Il explique aussi la relative sécheresse de l’Ouest audois lorsque souffle le vent marin qui prend
au-delà de Bram les caractéristiques de l’Autan déterminé par l’affaissement d’un flux de sud-ouest au nord des Pyrénées.
Aussi bien que l’aridité estivale ce sont les précipitations d’automne qui peuvent définir l’espace
méditerranéen. Localisées essentiellement dans cette saison, par vent marin, elles sont en relation avec les trajectoires méridionales des perturbations. Des abats d’eau considérables peuvent se produire lorsque les perturbations orageuses qui les génèrent restent bloquées et gardent une forte activité pendant plusieurs heures.
[2] La découverte de 50 sites de plein air protohistoriques - datés du Néolithique final au Bronze ancien - révèle, notamment, une activité de fabrication de parures en coquillages marins. Les dépôts littoraux marins coquilliers, source d’approvisionnement en matière première principale, datés du Riss-Würm, ont permis de reproduire divers éléments de parures dans le cadre de l’archéologie
expérimentale. Quelques gisements de silex et de grès siliceux sont également signalés comme potentiellement utilisables pour la confection de l’outillage (mèches à forer et meules).
[3] Dans le cadre d’activités d’inventaire concernant les sites archéologiques antérieurs à l’empire romain, la documentation existante a été progressivement revue et complétée. Ont été recensés les objets mobiliers, notamment de nombreuses monnaies. Associant les mentions déjà publiées à une part importante de découvertes inédites, l’analyse vise à une meilleure appréciation de la répartition et de la circulation monétaire avant et pendant la période romaine républicaine, dans la partie de la vallée de l’Aude s’étendant de Carcassonne aux contreforts pyrénéens et dans la partie centrale et occidentale des Corbières. Sont plus particulièrement abordées l’origine des émissions, la quantification, la chronologie et la relation entre apports extérieurs et monnayage d’origine régionale.
[4] Une exploration menée sur les ruines de la chapelle rurale Saint Martin a permis de nombreuses observations sur son aménagement à diverses périodes. Construite dès le Ve siècle sur l’emplacement d’une exploitation gallo-romaine, probablement détruite au VIIIe siècle et plusieurs fois remaniée, elle semble avoir définitivement disparu au XVIe siècle. La réutilisation de nombreux éléments sculptés, autels et supports d’autels, est particulièrement soulignée, ainsi que la présence de sarcophages et sépultures à inhumation.
[5] Les Corbières furent le cadre d’un vaste programme de fortification pendant les guerres contre l’Espagne aux XVIe et XVIIe siècles. Ces châteaux, souvent des fortins et des tours bâtis au bord des chemins, sont attribués à tort à la période médiévale, bien que leurs caractères diffèrent de ceux rencontrés dans les castra ou dans les belles forteresses capétiennes des XIIIe et XIVe siècles
[6] Tandis que l’administration centralisatrice du gouvernement de Louis XIV avait tenté d’imposer un monopole du commerce du marbre, les carrières de Caunes et de Félines reprennent de l’activité dans la deuxième décennie du XVIIIe siècle, à la suite de la visite de Claude Tarlé. Parmi les maîtres marbriers, certains s’engagent par contrat à fournir les bâtiments royaux ; d’autres préparent leurs ouvrages pour les églises et les particuliers. Les marbrières minervoises, appartenant aux religieux et à un noble, offrent à prix raisonnable cinq variétés plus ou moins éclatantes, que les sculpteurs mêlent harmonieusement au marbre blanc italien. Descendant des ouvriers arrivés à la fin du siècle précédent, des familles de marbriers exploitent le matériau et, sculpteurs ou marchands,
s’installent à Montpellier, Marseille ou Toulouse.
[7] L’étude des petites écoles rurales au XVIIIe siècle, loin des écoles urbaines mieux connues et des innovations pédagogiques parisiennes, révèle des situations très diverses et d’heureuses surprises ; de plus, comme elles sont l’un des éléments de la communauté villageoise, elles présentent une vision de ce monde dans ses rapports avec l’administration provinciale et diocésaine ou dans ses relations, parfois conflictuelles, au sein du conseil et de la paroisse.
[8] Après la mise en circulation des premiers assignats et la disparition de la monnaie métallique dès 1790, le problème fut posé de trouver des signes monétaires de valeur adaptée aux transactions de la vie courante.
Les premiers à Carcassonne à émettre leurs propres billets de confiance furent les ci-devant marchands fabricants qui payèrent ainsi leurs ouvriers en 1791 et, en retirant cette monnaie de la circulation à la fin de 1792, firent de jolis bénéfices quelque peu frauduleux. Les hommes politiques ne tardèrent pas à les imiter, mais bientôt emportés par la facilité, firent sans contrôle ni réserve, fonctionner la planche à billets.
Ces billets de confiance de la ville furent d’abord refusés par les commerçants. Puis ceux-ci les acceptèrent en rabattant de leur valeur nominale la dépréciation future. Cela donna lieu à bien des incidents entre particuliers. La municipalité y fut plusieurs fois impliquée et ne s’en
sortit jamais à son avantage.
[9] L’élevage du ver à soie est très ancien dans l’Aude. Il est de faible importance et très localisé jusqu’en 1838 où la Société d’agriculture aidée par quelques pionniers relance par des encouragements divers ce que l’on appelait alors « l’éducation des vers à soie ». Élan incontestable qui permit un moment de donner un rang au département de l’Aude parmi les départements producteurs de soie. Une série de mauvaises années, la terrible maladie qui décime les élevages comme la montée en puissance de la vigne brisent cet élan. L’élevage décline à partir de 1868 pour disparaître peu à peu.
[10] Le 1er août 1872, une crue de l’Aude emporte la partie centrale du barrage situé en amont de Carcassonne et appelé Paicherou : cette chaussée était un élément indispensable du “complexe industriel” situé en aval, le long du bras droit du fleuve. Aussi, la Compagnie de la manufacture
de La Trivalle, propriétaire des usines et de la digue, décide de reconstruire cette dernière et de confier l’exécution de cette tâche à Achille Mir, son directeur. Le cahier tenu par celui-ci permet de suivre jour après jour l’avancement des travaux, mais nous fait mieux connaître également la personnalité du célèbre félibre.
CASTEL (Henri), Coup d’œil sur l’Histoire de
[11] L’étude des plantes débute vraiment en France avec la Renaissance. Dans notre région les premiers botanistes sont les étudiants de l’école de médecine de Montpellier, ceux qu’on appellera plus tard « les pères de la botanique ». Après la création du jardin botanique de Montpellier commence la recherche des plantes dans notre département. Elle se poursuit au XIXe siècle et se développe surtout
dans sa deuxième partie, c’est l’âge d’or de la botanique audoise qui se concrétise par la tenue dans l’Aude de deux congrès de la Société botanique de France et par la création de la Société d’études scientifiques de l’Aude. Le déclin des recherches botaniques s’amorce après la guerre de 1914 et durera pendant la plus grande partie du siècle.
[12] L’histoire de l’école est celle de son insertion dans le milieu local, elle ne peut être isolée de la société qui l’engendre. À travers l’étude du nomadisme d’un grand nombre d’élèves dans les écoles du département et ses répercussions sur l’organisation scolaire, nous avons voulu montrer combien il convient de se méfier des grands énoncés généralisateurs de ce que fut bien souvent l’histoire de l’enseignement primaire en France.
[13] Alors que les Italiens représentent par leur nombre la seconde nationalité étrangère installée dans l’Aude à la fin des années Trente, l’évolution de la situation Alors que les Italiens représentent par leur nombre la seconde nationalité étrangère installée dans l’Aude à la fin des années Trente, l’évolution de la situation internationale pèse de tout son poids sur les populations. Une coexistence relativement apaisée avait prévalu jusqu’alors entre méridionaux et immigrés transalpins, malgré certains enjeux économiques ou politiques. Mais le contentieux diplomatique qui s’ouvre alors suscite un contexte tendu et amène le temps du trouble, voire de la défiance. Les facteurs de tension ne font que se renforcer, sous le coup de la mobilisation générale imposée aux seuls Français et surtout lors du drame provoqué par la déclaration de guerre entre les deux Etats.nternationale pèse de tout son poids sur les populations. Une coexistence relativement apaisée avait prévalu jusqu’alors entre méridionaux et immigrés transalpins, malgré certains enjeux économiques ou politiques. Mais le contentieux diplomatique qui s’ouvre alors suscite un contexte tendu et amène le temps du trouble, voire de la défiance. Les facteurs de tension ne font que se renforcer, sous le coup de la mobilisation
générale imposée aux seuls Français et surtout lors du drame provoqué par la déclaration de guerre entre les deux Etats.