18 avril 2009.

  • Jacqueline Caille : Nouveaux regards sur l’attaque du Prince Noir contre Narbonne en novembre 1355.

À l’automne de 1355, Édouard de Woodstock, prince de Galles et d’Aquitaine, plus connu sous le surnom de Prince Noir, entreprend une expédition armée qui le conduit de Bordeaux aux abords de Béziers et retour. Ainsi auraient été ravagés, à travers l’Armagnac, l’Astarac et le Languedoc, près de cinq cents villages et quelques villes emmuraillées, parmi lesquelles deux des plus grandes agglomérations des régions concernées, Carcassonne et Narbonne. C’est à cette dernière qu’est consacrée la présente étude où sont réexaminées les anciennes chroniques anglaises et « françaises » (peut-être moins bien connues qu’on ne l’affirme généralement) pour en extraire des informations mieux contrôlées à confronter avec la documentation narbonnaise proprement dite afin de reconstituer, autant que faire se peut, les événements dont la ville fut effectivement le théâtre les 8, 9 et 10 novembre 1355. À partir de cette vision plus « objective » peuvent mieux s’analyser les conséquences « réelles » de ces faits désormais plus assurés. Il en ressort que, sans nier les dégâts perpétrés par les Anglo-Gascons, il faut les ramener à des proportions plus « raisonnables ». Force est de reconnaître, notamment, que la destruction d’un certain nombre de monuments religieux narbonnais ne peut leur être imputée, quoi qu’on en ait dit, puisqu’elle intervient plus d’un siècle et demi plus tard lors de la construction de l’enceinte « moderne » de la ville. En l’occurrence, oserait-on insinuer que le « vrai coupable » n’est pas le fils d’Édouard III d’Angleterre mais, bien plutôt, le cardinal Guillaume Briçonnet, archevêque de Narbonne, qui comme commissaire du roi Louis XII, accéléra la mise en place de la nouvelle fortification ?…

  • Marie-Laure Jalabert : La seigneurie des archevêques de Narbonne au XIVe siècle.

Au XIVe siècle, l’archevêque de Narbonne était l’un des plus riches prélats du royaume de France. Pourtant, la seigneurie dont chaque titulaire était le dépositaire, n’avait encore jamais été étudiée pour elle-même. Parmi les sources directes, rarissimes, il subsiste un document de première importance : le Livre Vert de l’archevêché de Narbonne, commandité par Pierre de La Jugie (1347-1375). Mais, ce n’est qu’une copie avec son lot d’imperfections. Certaines sont dévoilées par l’inventaire d’A. Rocque, également dressé au milieu du XVIIe siècle, seul témoin des archives archiépiscopales qui ont irrémédiablement disparu dans la tourmente de la Révolution française. En revanche, un petit nombre de fragments originaux de comptabilités de quelques bayles chargés de l’administration de la seigneurie ont été préservés aux Archives secrètes du Vatican. Ils révèlent la gestion pratique de la seigneurie et nous replongent dans l’ambiance de la fin du Moyen-Age languedocien. Ces documents montrent que l’archevêque, à la fois prélat et seigneur, dispose de biens et surtout, perçoit des revenus très importants, tant seigneuriaux qu’ecclésiastiques.

La séance aura lieu dans les locaux du Centre d’Etudes Cathares - René Nelli - Maison des Mémoires - 53, rue de Verdun à Carcassonne, à partir de 14 h 30.

Programme avril
A télécharger et à faire diffuser le plus largement possible. Merci !