Le 16 décembre 2017

La SESA propose le 16 décembre 2017 à partir de 14 h 30 :

  • 14 h 30 : L’enceinte fortifiée de l’abbaye de Villelongue (Saint-Martin-le-Vieil). XIVe-XVIe siècles, par Frédéric Loppe, archéologue

L’abbaye de Villelongue a été édifiée à partir du XIIe siècle à l’écart des grands axes, en bordure de la rivière Vernassonne (commune de Saint-Martin-le-Vieil). Ce monastère cistercien traverse les siècles pour parvenir jusqu’à nous en partie ruiné, notamment son église abbatiale et son cloître. Il est entouré d’une enceinte de 250 m de développement délimitant un périmètre d’environ 6400 m². Elle aurait été construite dans la seconde moitié du XIVe siècle, date à laquelle nombre de lieux sans défense sont contraints de se protéger contre les bandes de routiers qui parcourent les campagnes (guerre de Cent Ans). Partiellement dérasé ou jamais achevé, ce mur est surhaussé durant les guerres de Religion (seconde moitié du XVIe siècle), période durant laquelle il est grandement endommagé par une ou plusieurs attaques qui nécessiteront des confortations. Enfin quelques travaux ultérieurs modifieront une partie de son tracé durant les XVIIe et XVIIIe siècles, tout en créant un nouvel accès côté sud.

L’enceinte de l’abbaye cistercienne de Villelongue. Photo F Loppe
  • 15 h 30 : Mieux vaut servir le roi : les Abban ou l’ascension sociale d’une famille occitane pendant la Croisade contre les Albigeois par Gauthier Langlois, historien médiéviste.

Dans la première moitié du XIIIe siècle alors que la majorité des chevaliers occitans s’engage dans une résistance contre l’Église catholique et le roi, Raimond, Guilhem et Bérenger Abban, trois frères originaires d’Albi, font volontairement un choix politique et religieux très différent. Au service du roi de France ils participent à toutes les opérations militaires menées contre les rebelles et les cathares : les sièges de Cordes (1227) et Toulouse (1228), la défense de la Cité de Carcassonne assiégée par Trencavel (1240), le siège de Montségur (1243-1244), la prise de Quéribus (1255). Leur engagement indéfectible aux côtés du roi en Languedoc et en Terre Sainte leur attire l’hostilité de faidits tels que le farouche Chabert de Barbaira ; mais aussi, à l’opposé, l’amitié du valeureux Olivier de Termes. Leur fidélité au roi leur vaut l’attribution de seigneuries dans les Corbières et leur accession au rang de barons de la sénéchaussée aux côtés des Lévis ou des Voisins. Les Abban sont représentatifs de ces occitans qui, par opportunisme ou sincérité, font faire une belle carrière au service du roi.

Un baron des Corbières, le chevalier Raimond Abban, représenté sur un plafond peint de la fin du XIIIe siècle à Lagrasse. (photo Jean-Pierre Sarret / Maison du Patrimoine de Lagrasse

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Séance ouverte à tous, entrée libre
Auditorium de la Chapelle des Jésuites, rue des Etudes à Carcassonne