par Odette Taffanel
INTRODUCTION
J’ai mis sur fiches tout le petit mobilier du Cayla, trouvé par nous dans nos fouilles depuis 1931. Chaque pièce fait l’objet d’une fiche avec dessin côté, lieu et date de la trouvaille, qui reportent aux notes de fouilles quotidiennes pour le contexte, description et bibliographie s’il y a lieu.
L’objet lui-même est classé dans un pochette plastique portant le numéro d’inventaire et contenant les indication du journal de fouilles, lieu et date de la trouvaille, permettant de le replacer dans son contexte. Pour la répartition topographique des travaux, on consultera le plan ci-joint (Cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Nous avons reconnu sur l’oppidum les ruines superposées de cinq villages, et il nous paraît utile de rappeler ce que nous entendons par niveau (Louis Taffanel 1955, p. 81). La stratigraphie d’un site longtemps habité comme le Cayla n’est pas simple, il ne s’agit pas seulement d’un succession de couches, mais d’un ensemble complexe : maisons, étables, ruelles, cours, superposé au hasard à d’autres ensembles aussi variés. La stratigraphie est donc intimement liée à la topographie, il est évident que le même village incendié donnera dans le détail une stratigraphie différente suivant qu’on ouvrira une tranchée au milieu d’une habitation, sur une place ou dans un morceau de détritus. Dans une habitation brûlée, on trouve sur le sol de terre battue une couche d’incendie renfermant les poteries et les objets en usage au moment de destruction et les parties métalliques des meubles et des boiseries.
Dans les deux premiers villages, les murs ne sont représentés que par des vestiges de crépi d’argile avec empreintes de branchages. Dans les deux suivants la couche d’incendie est recouverte d’un lit d’argile stérile, correspondant à la partie supérieure des murs en briques d’argiles et de pierres, superposés au soubassement en pierres sèches.
Le dernier village a été abandonné mais non détruit. Ses ruines ont été démolies à l’époque carolingienne pour dégager du terrain à cultiver. Bien que superficielles, ces cultures ont sensiblement bouleversé les couches les plus récentes. L’occupation prolongée du site a entrainé de nombreux remaniements, la période de fabrication et d’utilisation d’un objet n’est donc pas forcément celle du niveau de découverte. C’est donc chacun des ensembles complexes, formés par les ruines d’un même village que nous appellerons « niveau », et non une couche uniforme de cendres ou de terre commune à tout l’oppidum.
Rappelons la chronologie des cinq niveaux du Cayla :
CAYLA I : de - 875 à - 700 environ. Durant tout le septième siècle, déplacement de l’habitat au pied du Cayla, village emporté par une inondation vers la fin du VIIe siècle av. J.C.
CAYLA II : de - 600 à- 475 environ.
CAYLA III : de - 475 à - 320 environ.
CAYLA IV : de - 320 à - 75 environ.
CAYLA V : de -75 à + 300 environ.
Nous avons pensé que la publication par thème serait la plus pratique, les références rendent toujours possible de replacer l’objet dans son contexte de fouilles. Ce travail à ouvert des horizons nouveaux, notamment en ce qui concerne les bronzes. Nous avons remarqué des concentrations de menus débris et d’objets brisés visiblement préparés pour la refonte, des gouttes de coulée, de longues tiges brutes, divers objets en cours de fabrication, au moins un petit creuset, et trois moules en pierre du Bronze final. L’activité des bronziers sur l’oppidum est donc attestée dès cette période, et la plus grande partie des bronzes de Mailhac serait de fabrication locale. Topographiquement, nos fouilles et sondages sur l’oppidum touchent à peu près toute l’étendue du site, presque tous ont donné des traces de ces mini dépôts de fondeurs.
Cette industrie ne demande pas d’installation lourde, et la longue occupation du site, avec destructions et remaniements, n’en a épargné aucune. L’étalement dans le temps entraînant des déplacements sur le terrain, on ne peut donc parler de « quartier de bronziers ». Il en est de même pour l’industrie du fer. Nous avons détecté les vestiges dispersés de quelques forges, et de nombreux outils en cours de fabrication. La technique du travail du fer, déjà très avancée dès son apparition à Mailhac au VIIe s. avant J.-C., n’a cessé de se perfectionner. Elle suppose tout un outillage aujourd’hui disparu : là aussi, on constate une récupération du métal, qui était reforgé, une pratique qui apparaît encore dans les cahiers de comptes de notre arrière grand-père forgeron, où parfois le client apportait son fer…
Remerciements.
Je remercie tous les collègues qui m’ont aidée dans l’identification de ce matériel, en particulier Michel Feugère. Si un certain nombre d’objets gardent leur mystère, leur publication permettra à des fouilleurs mieux informés de les identifier.
Inventaire
1 : Objets de parure
2 : Fibules
3 : Accessoires d’habillement, de harnachement, de toilette
4 : Armes, guerre, chasse, pêche
5 : Service, cuisine et table
6 : Outillage
7 : Habitation
8 : Objets à usage particulier
9 : Travail du textile et de l’argile
10 : Travail du métal et autres matières
11 : Objets sans numéro d’inventaire (non figurés)