La Dépêche du Midi (Aude) évoque par la voix de son correspondant l’activité de la manufacture de carrelage mosaïque Villebrun à Bram.
Cette entreprise a réalisé un masaïque représentant Clémence Isaure dont voici une photographie tirée du site de La Dépêche.
Toujours dans la même journal, mais en date du 14 février 2021, un article précise le rôle de Clémence Isaure
L’immeuble Villebrun, rue Carnot, est une maison emblématique de la ville, fondée en 1879, à laquelle la famille Villebrun avait donné à l’époque ses lettres de noblesse ; un immeuble également dénommé « Saint-Jules ».
En 1910 la « Manufacture de carrelages mosaïque » en ciment comprimé par presses hydrauliques brevetées à dessins incrustés était créée par Jules Villebrun, fabricant à Bram.
Jules Villebrun avait aussi une entreprise en carreaux de mosaïque à Toulouse.
La maison principale à Bram appelée encore aujourd’hui. « Maison St Jules » a été partiellement utilisée comme une salle d’exposition pour les tuiles magnifiques, cheminées en marbre, balustrades et autres matériaux de construction. Il y avait de grands ateliers en face et à côté de cette maison pour la réalisation du carrelage et des mosaïques en ciment par incrustation (système air liquide), dans les ateliers, avenue du Razès. Ils étaient complétés pour la fabrication de tuyaux et buses de toutes dimensions dans les ateliers de la rue des Fleurs, où se trouve l’actuelle gendarmerie.
La société a été en activité pendant 87 ans et a fermé le 25 décembre 1988.
Durant son activité, elle avait reçu une commande spécifique de création d’une grande plaque en mosaïque représentant Clémence Isaure, dont le nom est attaché à l’histoire de l’académie des Jeux Floraux de Toulouse. Elle a redonné du lustre au concours de « gaie science », c’est-à-dire de poésie, grâce à ses libéralités à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe siècle.
Nous reviendrons sur ce sujet dans un prochain article.
La plaque fut ainsi créée pour un évènement particulier des « Jeux floraux » qui devait se tenir dans une salle de l’hôtel toulousain d’Assezat, siège de l’Académie des Jeux Floraux qui décerne tous les ans des prix littéraires. Une réplique identique est conservée sur la façade des anciens locaux administratifs à Bram, avenue du Razès et que l’on peut admirer, en visitant la ville.
C’est aussi une belle expression du travail méticuleux des établissements Villebrun au siècle dernier et qui embellit encore aujourd’hui le patrimoine de la ville.
Correspondant
Bram. Clémence-Isaure, symbole de l’académie des Jeux floraux
Avenue du Razès non loin des Halles, sur la façade des anciens bâtiments administratifs des Etablissements Villebrun, dont l’activité a duré 87 ans jusqu’en 1988, on peut voir la mosaïque représentant Clémence-Isaure. Clémence6Isaure était une Toulousain, personnage symbolique de l’encouragement à l’art littéraire.
Durant l’activité de la Manufacture de carrelages en mosaïque, qui avait une antenne à Toulouse-, une demande spécifique avait été adressée aux ateliers bramais Villebrun pour représenter Clémence Isaure. Ces installations, rachetées par la ville, sont aujourd’hui, pour une partie, utilisées par des associations : La Patriote, Bram loisirs et Familles rurales". Une autre partie a été démolie pour réaliser le parking Marceau.
L’Académie des « Jeux Floraux de Toulouse » (fondée au début du XVe siècle, grâce à un legs), décernait chaque année des fleurs d’or et d’argent aux meilleurs poètes.
Clémence-Isaure, personnage imaginaire, aurait été inventée par les Capitouls, les premiers bailleurs de fonds. En novembre 1323 sept troubadours formaient le consistoire du « Gay savoir » et ont été appelés à célébrer une joute poétique le 3 mai 1324. Ils remirent le prix « une violette d’or » à Arnaud-Vidal de Castelnaudary, auteur d’un poème, premier vainqueur d’un événement immortalisé sur un tableau exposé dans l’escalier du Capitole. Afin de lui trouver une justification – plus ou moins historique –, un membre de la famille toulousaine des « Yzalguier » fit renommer la « rue des Yzalguier » en 1806 « rue Clémence-Isaure ». L’académie a son siège, à l’hôtel Assezat à Toulouse.
La mythique idylle des « Jeux Floraux » est largement célébrée dans la ville, rose qui lui a consacré des poèmes, des sculptures, des tableaux et son nom est donné à toutes sortes de lieux et institutions.
En 1793, à la Révolution, l’Académie, comme toutes les académies, a été supprimée. Napoléon rétablit en 1806 cette institution qui a honoré Ronsard, Voltaire, Rousseau, Vigny, Lamartine, Chateaubriand, Mistral ou encore Victor-Hugo.
La société littéraire récompensait chaque année les auteurs des meilleures poésies
Installée dans le prestigieux hôtel Assézat depuis 1895, l’association qui apparaît un tantinet désuète, – contrairement aux Goncourt, Fémina et autre Renaudot-, et ses récompenses symboliques sous forme de fleurs ne sont pas vraiment convoitées. Cependant la participation annuelle reste importante et une jeune Bramaise Angélique L. a obtenu en 2010 une fleur honorifique.
Les prix, attribués l’an passé mais non remis en 2020, devraient être, – si la crise sanitaire le permet — distribués le 3 mai 2021, Seuls les « Fleurs » et « les Prix des Jeunes poètes » seront attribués pour le Palmarès 2 021.
La magnifique mosaïque élaborée à Bram s’inspire des vestiges mis au jour lors des fouilles archéologiques autour de l’hôtel Assézat, mosaïque, du début du Ier siècle après. J.-C.
La partie centrale du pavement est à incrustations de tesselles en semis de croisettes bichromes. Une bordure blanche à trois rangs comprise entre deux bandes noires à deux rangs délimite le décor au sein d’un sol de terrazzo jouxtant les murs latéraux.
Une belle expression du travail méticuleux des Etablissement Villebrun au siècle dernier et qui embellit encore aujourd’hui le patrimoine de la ville.